SAVEURS D'HISTOIRE - La restauration en mentherie à la mode Clio

Le cancre Zemmour, l'Amérique et les barbaresques. Sur Slate, Claude Askolovitch remet les bons plats dans la saucière, article recuit aux petits oignons. Qu'il en soit remercié.

Le Top des chefs connaît les relectures que le "cancre Zemmour" fait régulièrement de l'histoire qu'il aime comme un roman à l'eau de vie trop frelatée pour être recommandée. A vouloir plier le passé à l'aune d'une thèse préconçue et à prendre le risque de se poser en "Je-sais-tout-sur-tout", l'impétrant se vautre une nouvelle fois dans le marais de son Incompétence ou de sa malhonnêteté intellectuelle (au choix). Le masque de la cuistrerie tombe mais, bien sûr, nul ne souhaitera le moindre malheur à notre national marchand de Fake-mémoire. Puisse-t-il seulement être contaminé par le virus de la bonne foi et s'immuniser de toute grippette historiographique. A rêver, nul ne saurait être blâmé !

Bon appétit.

L'instrumentalisation de l'histoire est un exercice délicat qui suppose de bien connaître les arcanes du passé sur lequel on veut s'appuyer. Pour efficace qu'il peut paraître a priori, l'exercice est aussi difficile que de manipuler une grenade dégoupillée dans les mains.

Marine Le Pen se croit bien inspirée de comparer le conoravirus à un "Sedan" du macronisme et de ses prédécesseurs, la durée du Second Empire (18 ans) permettant d'associer Chirac II (5 ans), Sarkozy (5 ans), Hollande (5 ans) à Macron (3 ans déjà).

"Impéritie" des chefs, impréparation et défaites face au Covid-19 annonceraient une déchéance du président en exercice et autoriseraient la présidente du Rassemblement national à se poser en recours pour sauver la Patrie en danger. Sauf que... la légitimité nationale qu'elle prétend incarner renvoie plus au duc de Bordeaux qu'à un Gambetta dont le nom à consonnance italienne rime mal avec le drapeau qu'elle veut seul imposer aux Français.

Le drapeau du duc de Bordeaux - comte de Chambord - était blanc. Est-il le symbole d'une reddition annoncée et de l'abdication d'une ambition ? Il y a là un pas que l'historien se gardera de franchir, fut-il le roi des menteurs.

Référence historique : Charles Chesnelong et l'affaire du drapeau

Paradoxe de la l'autoasservissement ou allégorie de l’auto-confinement qui s’ignore ?

Quand un individu revendique la liberté de travailler dans le champ de la mort en réactualisant une référence mal choisie !

Plutôt libre de travailler que mort d'ennui ? Souhaitons à cette femme que l'affaire ne s'achève pas pour elle en solution finale.

Le travail ne libère que s'il n'engage pas la vie de quiconque.

Les ruses de l'histoire : Le darwinisme social triomphe au pays des créationnistes ! Un comble, non ?

Aux Etats-unis, les citoyens sont de bons croyants et nombre d'entre eux - les électeurs de Donald Trump tout particulièrement - le sont même si fondamentalement qu'ils adhèrent aux théories du créationnisme. Ainsi, le meilleur soutien du président le plus darwinien que le pays ait connu en termes de prétentions sociales sont ceux qui nient toute légitimité à la pensée de ce malheureux Darwin ! Une bonne raison, peut-être, à ce pied-de-nez idéocrate : les voies du Seigneur. Elles sont si impénétrables que les meilleurs serviteurs du Maître ne peuvent y retrouver leurs petits !

Les ruses de l'histoire : La ruse du mur !

Le retour de migrants des États-Unis vers le Mexique est passé de 47 % en 1981 à 17 en 2010. Ce changement est à corréler avec le développement de murs sur la frontière américano-mexicaine. Si la présence d’un mur gêne l’immigration, elle ne l’arrête pas ; en revanche, elle dissuade les retours. Faire obstacle aux migrations est le meilleur moyen de concentrer les populations dans les territoires les plus recherchés de la planète ! Construire un mur s’avère ainsi être la plus mauvaise affaire possible pour ceux qui détestent la présence d’immigrés dans leur pays ! Dommage ! 

Les ruses de l'histoire : ce sont les occidentaux qui ont codifié la charia ?

Paradoxal, autant que cruel retour du bâton, voire diabolique : si la charia (la « source ») s’est fixée à la fin du XIX^e début du XX^e siècle comme référence d’un droit sacré qu’elle n’était pas, c’est sous l’influence des colonisateurs occidentaux qui cherchaient à instrumentaliser la religion pour imposer un ordre politique facile à contrôler. Terrible ruse de l’histoire qui retourne aujourd’hui son objet contre ses concepteurs, leurs descendants et les peuples hier colonisés et moins émancipés que jamais depuis !!! Mais effet boomerang qui, une fois bien compris, maintient malgré tout l’espérance que l’islam puisse revenir un jour à sa source pour proposer ce qu’il n’aurait jamais du oublier : une soumission de soi aux valeurs de l’humanité transcendée et non celle d’autrui au pouvoir de quelques-uns.

Source : Oissila Saaïdia, "Islam et ordre colonial dans les empires britannique et français : Entre collaboration et contestation", Histoire, monde et culture relilgieuse. Les religions dans les sociétés coloniales (1830-1930), n°25, 2013.

La ruse totale de l'histoire

En 1991, l’URSS implose. Dix ans plus tard la Chine, convertie au capitalisme, adhère à l’OMC, la globalisation fait triompher sur l’ensemble de la planète le modèle libéral américain. Mais la victoire de la liberté est trompeuse. La disparition de l’ennemi idéologique ne justifie plus les efforts consentis en faveur des peuples pour les dissuader de regarder vers l’est. La stratégie sociale-démocrate dans la lignée du plan Marshall n’a plus aucune raison d’être. Dès lors, les masques tombent, lentement mais sûrement.

Libérée de toutes obligations et armée des technologies numériques, une nouvelle oligarchie prend le contrôle des médias, accumule les capitaux dans des paradis fiscaux, corrompt les chefs d’états et leurs représentants, manipule les opinions publiques, dérégule au nom de la liberté et ignore les discours complotistes susceptibles de servir ses desseins. Vingt-cinq ans plus tard, la démocratie qui croyait vaincre a tout perdu. Trump, Poutine, Xi Jinping ont pris le contrôle du monde sans réel assentiment des peuples ; Erdogan, Bachar El-Assad ou Kim Jung-un font ce qu’ils veulent, quand ils veulent, avec la bénédiction de l’un ou l’autre des maîtres du monde ; les militaires au Brésil, les narco-trafiquants au Mexique, Sissi en Egypte reviennent en force. Les journalistes, intellectuels et historiens sont éliminés, incarcérés ou assassinés… Tout va très bien dans le meilleur des mondes.

Fin de l'histoire ! Francis Fukuyama, sans doute, ne pensait pas si bien dire. C'était en 1992, mais pas la fin de l'histoire comme il voulait la voir. Il peut rire jaune, à présent !

Une fois n'est pas coutume, le chef se paie un extra, un petit somme pour se reposer des ruses de l'histoire et de la bêtise des piliers de comptoirs qui confondent historiens et histrions. Et là, au détour des fantasmes qui hantent son sommeil, ces paroles d'un "refusant" !

Il rêve, oui ? Et alors ? Peut-on imaginer - en cet an 50 après 68 - que le rêve devienne réalité ?

Le sens de l'histoire : Vingt ans après

En 2000, les enseignants sont descendus dans la rue. Face à un ministre devenu populaire parce qu'il disait tout haut ce que beaucoup pensaient tous bas (les profs, toujours en grève, en vacances ou arrêt maladie sont tous des "fainéants", sic) et qui promettait de dégraisser le mammouth, ils n'avaient aucune chance. A leurs concitoyens ravis de les voir remis à leur place, quelques-uns dépités leur donnèrent rendez-vous vingt plus tard. On y est ! 

Bilan des courses : toujours plus de bacheliers perdus, moins d'enseignants au m2 et un classement international qui ne justifie aucun des efforts consentis ! La faute à Rousseau ? Peut-être. A la culture du chiffre, surtout, celle qui ne pose jamais la question des finalités d'un enseignement, seulement celle de la gestion "pas chère". 

Vous chantiez il y a vingt ans ? Et bien dansez, maintenant. Mais ne pleurez pas. On ne fait pas des têtes bien faites avec des régimes sous-vitaminés et des liftings à répétition comme les Winchester de John Wayne. On ne produit que des corps essoufflés et des têtes figées dans le caramel mou !

Les ruses de l'Histoire : si Trump avait perdu, le pire était au rendez-vous

La publication de « Fire and Fury : Inside the Trump White House », de Michael Wolff n'est pas une simple "compilation hétéroclite d’anecdotes". Elle nous révèle une sacrée ruse de l'histoire et à quoi nous avons peut-être échappé ! 

Ruse de l'histoire qui fit triompher celui qui, non seulement ne s'y attendait pas, ainsi qu'en témoignent ces extraits ci contre (cliquez sur la vignette)...

...mais qui, surtout, ne le souhaitaient pas. Tous, chez les Trump, avaient d'autres projets autrement plus gratifiants à court, moyen et long termes ! Ils jouaient à "qui perd gagne" et ils ont gagné, au grand Dam du patron contraint de s'enfermer dans la prison dorée de Washington, cette maison qui n'est blanche que pour les esprits purs !

Il enrage le Twitteur !

Plus de détails sur le site du Monde.fr : "Pleurs, trahisons et brosse à dents..."